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Que chacun apporte de quoi survivre.
9 septembre 2009

Nocturne

toscane_257nuit

La nuit dégringole le long des nuages. Le Soleil s’entoure d’une jolie mousseline.

Quelque part, elle est là, sous ce même ciel rougeâtre. Contre son vieux livre en latin, sur un banc sous le chêne, dans sa petite robe noire qui vit les insomnies. La balançoire va et vient, mes pieds ne touchent plus le sol. Je repense à cette journée. Qu’est-ce qui a changé ? Absolument rien. Des cours, des salles de classes, des regards figés, des yeux qui vous explorent l’esprit, des vertiges sur la passerelle du deuxième étage, quelques instants heureux
dans un parc. Encore un peu d’air, un peu d’air sur mon visage froid. Je vais plus haut. Et puis,apprendre, apprendre des leçons qu’on ne veut pas voir, se forcer, encore un peu … C’est presque la fin, finalement.  Et attraper cette branche de pommier … Il faudrait aller plus haut encore. Du courage, de la volonté, de la persévérance … Étrangement, ces choses-là vous quittent lorsqu’il s’agit de choix imposé. Se réciter des auto-conseils, encore et encore, des obligations pour pouvoir enfin avoir ce que l’on désire, et la balançoire qui s’installe tranquillement dans son rythme binaire digne des plus grandes valses.
Je me demande si, sous son arbre, elle aussi, doute. À peur … Son refuge est l’étude, l’autodidactie naissante qu’on trouve chez les insatisfaits qui s’ennuient.  Qu’est-ce que la liberté de pouvoir choisir, finalement ? C’est comme si je ne l’avais jamais connue. Ce choix qui encombre mes journées, ce choix que je n’ai pas fait, source de mes lamentations quotidiennes, peut-être sera-t-il  la cause de mes soucis futurs. Comment l’oublier, maintenant ? J’ai peur. Des ciels plombés, je ne vois plus que ça. De gros nuages bouffis de gris, je ne trouve plus qu’eux. Où sont passé les monticules de mousse à raser ?
Me mettre à l’abri, contre elle, contre son corps parfumé et serrer son épaule avec ma main, sentir ses os sous mes phalanges. Écouter son rire comme on écoute Mozart et lire ses mots comme on lit Hugo… Attendre ses envies d’écrire pour recevoir peut-être une lettre ou un poème que l’on oubliera jamais. Garder les yeux ouverts lorsqu'elle les ferme pour entendre ses rêves... Essayer de la protéger d’elle-même, essayer une fois encore de ne plus faire couler ses larmes...

Nous sommes deux, sur la balançoire.

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Commentaires
M
Faut écouter. Juste tendre un peu l'oreille.
A
Tu as de la chance si tu entends ses rêves!
Que chacun apporte de quoi survivre.
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