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Que chacun apporte de quoi survivre.
24 août 2009

Fais-toi.

       Libertad

Le ciel brillait d’une sanglante exécution. Il n’y avait plus de place pour le bonheur. Le Soleil, baignant dans son sang qui tachait les nuages, traumatisait une dernière fois ma vie. J’en avais rêvé, des crépuscules, comme au cinéma. Mais j’avais attendu trop longtemps au guichet de la mort, mes jambes se faisaient douloureuses…

Je suis un instant, j’existe. Mort, seul mon corps demeure, on pourra le tripoter, le maltraiter, l’étudier comme un objet. Jusqu’à ce que nos frères lombrics s’en fassent un festin. Ma grand-mère aurait sûrement  râlé, si elle savait que j’avais attendu le coucher du Soleil pour mourir. C’était trop prétentieux à son goût, contrecarrer « les projets du seigneur » pour mieux épouser la Nature. Quelle vieille aigrie ! Crépuscule de ma vie, crépuscule de cette journée qui s’éteint dans mes entrailles. Mais tant de crépuscules et d’aubes, tant de morts et de naissances, dans l’histoire de l’humanité, dans l’histoire du monde … Et que de sentiments exprimés, pour des événements si récurrents ! Au moins ma mort est différente, personne ne me pleurera. C’est mieux ainsi. J’étais finalement encore un peu fier de moi, je m’étais créé différent jusque dans ma mort.

Je ferme les yeux. Déjà le marbre m’habille, si choqué de me trouver sans pudeur. Il paraîtrait que le trépas soit vulgaire.

 

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