"And so I drew a new face and laughed"
Enfermée dans l'abîme de la
faiblesse, je rejette la méchanceté. Certains penseront que c'est par
impuissance, mais je crois qu'ils sont dans l'erreur. Ma syncope, c'est de ne
pouvoir en vouloir à personne. Il faudrait tuer, scinder son âme en deux, pour
que naisse en moi quelque rancœur, et encore, tentative bien vaine ...
Non, si je fuis tant la méchanceté, c'est parce que j'y trouve une forme
profonde d'irrespect. Pourtant il faut savoir pardonner l'irrespect ; c'est une
erreur de jugement, c'est une erreur de fait. Rester là-dessus ne serait
que bien plus grande bévue. Cela ne ferait qu'enraciner le problème sous une
couche de silences.
La violence
est un échec.
Chacun compte. On ne m'a rien dit
sur la vie. Je suis une sale gosse qui ne sait que se plaindre, aveuglée par
ces soucis qui ne valent pas la misère du monde. Parce que je m'enferme, je me
noie dans cette impuissance de l'agir. Peur des conséquences, trop
d'attachement, trop d'importance pour les choses telles qu'elles sont, angoisse
des conséquences funestes. Mais désir de nouveauté. Paradoxe, c'est clair.
Ne pas oser est un astigmatisme.
Je reste persuadée que combat et affrontement sont essentiels ; il faut savoir maintenir la différence pour qu'il y ait de la nouveauté, de l'entrain, de l'étonnement, de l'envie de vivre, du neuf. Mais comment concevoir l'affrontement sans la violence ? Il faudrait qu'il s'agisse de cette violence inerte, sans méchanceté, sans sadisme.
Je ne sais pas faire la distinction entre la violence apparente et celle qui dissimule de la férocité. Je crois que c'est une autre dimension de ma faiblesse. Quelle ineptie.